Industrie nautique "Perspectives"

Publié le par ANDRE Thierry

Des opportunités d'améliorations
Les produits proposés sur le marché de la plaisance à la voile présentent des caractéristiques homogènes indépendamment du choix des matériaux et de l’architecture des coques. Les performances sont elles aussi relativement communes dans les gammes classiques. Seules quelques exceptions se démarquent de l’offre, il s’agit de chantiers spécialisés par leurs technologies ou leurs programmes d’utilisation. Malgré des améliorations notables constatées depuis 20 ans, les voiliers de plaisance souffrent encore d’un manque de fiabilité et ou de fonctionnalité dans certains domaines technologiques élémentaires.

 Quelques axes de travaux

La structure des voiliers repose sur des coques dont les matériaux varient au grée des options particulières prises par les fabricants.

- Les coques en acier subissent depuis peu les variations de coûts  de la matière première. Avec l’avènement de la croissance économique des pays d’Asie, l’Inde et la Chine se partagent l’essentiel des intérêts. Les coques en aluminium sont depuis toujours, deux à trois fois plus chères que les coques en matériaux composites. Proposant des bateaux légers, rigides  dont la maintenance reste facile, les coques composites représentent, de loin, le parc le plus important des voiliers de plaisance.

- L’accastillage des voiliers de gamme moyenne est relativement homogène, il remplit les services attendus par des utilisateurs initiés dont les exigences sont globalement satisfaites.

- Les plans de pont se ressemblent et les différences entre unités se caractérisent essentiellement par leurs designs (roof type DS) et quelques innovations ponctuelles. Des efforts restent à faire, les balcons froissent les voiles d ’avant, le profil des bailles à mouillage provoque le bourrage des chaines d’ancres à guindeau électriques. Les taquets d’écoutes et de drisses ne présentent pas de signes distinctifs (code couleur, forme ou implantation normalisée) notoires qui permettraient, entre autre, un peu de lisibilité en navigation de nuit.

- Les aménagements intérieurs ont considérablement évolué, proposant des fonctionnalités intéressantes partagées par nombre de constructeurs. Comme dans l’aménagement des camping-cars la qualité des mobiliers offre une fiabilité moyenne en situation d’usage intense. Les compas ou béquilles de réfrigérateur s’arrachent (encore trop souvent) et le capot vous assomme au moment exquis de sortir les glaçons à apéritif. Essentiellement dédiées à des gains d’ergonomie, les innovations améliorent les fonctionnalités et augmentent les volumes offerts par les équipés.

- Les gréements sont souvent équipés de voiles de qualité moyenne dont les performances pénalisent les utilisateurs chevronnés. Les systèmes d’enrouleurs de grandes voiles (mat et baume) sont à utiliser avec délicatesse, dans le cas contraire, ils montrent rapidement leurs limites au moment ou affaler devient nécessaire voir vital.

- Les motorisations sont, elles, robustes, souvent issues d’autres secteurs maritimes (pêche ou moto nautisme) elles remplissent leur fonction sans défaillir.

- L’électronique, outil d’assistance à la navigation équipe des unités de plus en plus petites  développant l’accessibilité de la navigation hauturière et nocturne. Là encore des progrès restent à réaliser pour donner à ces bateaux une plus grande manœuvrabilité au moteur. Les manœuvres arrière d’appontage (cas des arbres d’hélice reculés) restent compliquées du fait de l’effet de pas des hélices…

- La plomberie de bord  apporte des éléments de sécurité et de confort certains. Là encore, des progrès permettraient d’atténuer les contraintes de maintenance lourde qu’imposent leur rusticité. Des filtres uniques pour gérer l’évacuation des eaux grises et celle des eaux de fond de cale en cas d’avarie. Un système bipasse protègerait la chauffe de la pompe de cale lorsque l’évacuation d’eau est obstruée par des déchets ménager ou sanitaires (cheveux, fonds d’assiettes mal nettoyés…).

- Peu gourmands, les moteurs restent toutefois bruyants et aucun système efficace n’en limite les vibrations.



Ne pas miser sur le protectionnisme
La dynamique concurrentielle engendrée par l’arrivée sur le marché de nouveaux entrants favorisera la recherche et le développement, l’innovation et la qualité comme autant  d’éléments stratégiques facteurs clé de succès… Une bataille est donc engagée sur l’océan de la construction, de la conception et de l’équipement des voiliers de plaisance. L’avance de la France dans le domaine présente un avantage concurrentiel majeur dont il faudra jouer rapidement. Aucune autre stratégie ne saura préserver notre avance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Analyse de la valeur

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